Avec les restrictions d’eau imposées par le gouvernement, les piscines privées ont été montrées du doigt. Mais quand est-il vraiment ? Les bassins individuels sont-ils réellement une « aberration » écologique ?

Moins 45 % d’eau en 25 ans pour les piscines privées

Cela ne vous a sans doute pas échappé : l’été 2022 a été sujet à de très fortes chaleurs qui ont suscité de nombreuses polémiques. Alors que le gouvernement français mettait en place des restrictions pour éviter la pénurie d’eau potable, les secteurs considérés comme gourmands en eau se retrouvaient au cœur de la tourmente. Parmi eux : celui des piscines privées. Avec notamment la suggestion d’interdire purement et simplement la construction de bassins individuels. Une suggestion qui a appelé une plongée plus en détails dans la consommation réelle en eau des piscines. Une consommation qui, selon les chiffres de la Fédération des Professionnels de la Piscine* (FPP), a baissé de 45 % en 25 ans. Un phénomène qui s’explique en premier lieu par la réduction des dimensions de bassins, grande tendance actuelle, avec des superficies qui sont passées de 72 m2 (12 x 6 m) pour 1,8 m de profondeur dans les années 80 à 32 m2 (8 x 4 m) pour 1,4 m de profondeur en 2015. Une dynamique qui devrait se poursuivre puisque les projections pour 2025 prévoient des mesures de 21 m2 (7 x 3 m). Une tendance ô combien bénéfique pour l’environnement puisqu’en cumulant les 3 millions de piscines privées recensées en 2021, l’utilisation d’eau pour la totalité du parc ne s’élève qu’à 0,12 % de la consommation globale du pays.

 

 

Un label environnemental et une gestion intelligente de l’eau pour le secteur de la piscine

En outre, les piscinistes n’ont pas attendu la sécheresse de l’été 2022 pour préconiser des bonnes pratiques à adopter au niveau de la gestion de l’eau. Ainsi, sauf travaux ou vidanges exceptionnelles, l’eau d’une piscine ne se vide jamais. Le secteur recommande de simplement renouveler l’eau d’un tiers et de laisser le reste aux systèmes de filtration de plus en plus efficaces (le ratio filtration/produits d’entretien est de 80/20). De même, la mise en  place d’une couverture ou d’un abri de piscine permet de réduire l’évaporation de l’eau et d’espacer les ajouts. Il convient ensuite d’opter pour un hivernage actif – comprenez une utilisation minimale mais constante des équipements d’entretien pendant les mois les plus froids – afin de conserver l’eau du bassin. Des préconisations instiguées depuis une décennie par la FPP à travers son label Propiscines® et qui devrait continuer avec la norme environnementale sur laquelle travaille la fédération pour 2023. Le principe ? Un référentiel sous forme de pictogrammes qui permettra aux futurs propriétaires de connaître les performances énergétiques des divers équipements pour la piscine mis sur le marché.

* : Source FPP